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Courir les rues...
18 novembre 2009

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D’abord j’aurais chuchoté. D’abord quelque chose comme : « quel spectacle que le monde ». Mais je l’aurais dit très bas, comme on entendrait des mots d’un corps endormi. Puis la voix aurait continué, la voix aurait dit, parlant de ce spectacle du monde : on regarde fasciné. Continuant : c’est noir, des fois c’est un gouffre, on ne sait pas où ça s’arrête, et où là-bas à tel endroit de la nuit il commence. Pourquoi on s’y laisse prendre. C’est à cause de la nuit, là-bas, dehors. Et même le mot dehors. Qu’on fait partie du tableau, qu’on y est pris avec nos bras, nos jambes et nos gestes. Tu te déplaces, tu fais partie de la nuit. Tu viens là dans la lumière, c’est s’arracher à la nuit du monde mais être encore au monde. On est là les bras les mains liés au présent, tout traversé de passé, ce qui n’aurait pas dû arriver, ce qu’on n’aurait jamais voulu qu’il se soit passé, ce qui a été ta route et tes choix. On tente d’échapper, on vient à contre, on heurte, on grogne : mais lié. Dehors la nuit n’a pas origine, ni rien qu’on puisse regarder du temps à venir. Quel spectacle que le monde : à force de regarder on pourrait recommencer tu crois ? Voilà qu’on se regarde soi-même au lointain on essaye, voilà qu’on se voit dans le temps qui ne se refait pas, ne peut se refaire - voilà qu’ici enfin on a affaire au dehors. Et viennent à toi les gens qui marchent dans la nuit, et ceux qui errent dans les villes, ceux qui arpentent les frontières et les zones troubles du monde, c’est toi-même en tous tes âges et là-bas dans quel autre bout de la terre c’était encore ou déjà l’éternelle pièce vide sans fenêtre où on est seul et on pense, l’insupportable silence tu t’essayes à ouvrir les bras, tu appelles le bruit des villes le bruit total du monde et voilà pourquoi tu avances maintenant d’un pas, ou bien que si loin dans cette ville tu marchais dans la foule inconnue ou le rêvais, ces images qu’on porte les appeler, les images qu’on traverse et reçoit les dire, les images on s’en lave tu crois ? Ainsi commencerait l’histoire, cette histoire.

 

(F Bon . - Du mot : dehors)

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Commentaires
T
Oui. Cette histoire on la connait, on l'attend, on veut la traverser.<br /> Demain si possible.<br /> La deuxième personne du singulier.<br /> Viennent à toi les gens qui marchent dans la nuit.<br /> Et leurs visages montrés ici.<br /> En attente.
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